La Chouette hulotte

 

1.  Présentation

            La Chouette hulotte, ou Strix aluco, est un rapace nocturne. Il en existe onze sous-espèces, réparties sur les continents européen, asiatique et africain, seules deux d’entre elles vivent en France.

            Connue également sous le nom de Chat-huant en raison de son long hululement, on peut facilement en détecter la présence dans les forêts, les parcs urbains et les granges. C’est un oiseau sédentaire et très répandu.

 

1.1  Systématique

 C/ Oiseaux

O/ Strigiformes

F/ Strigidés

G/ Strix

E/ Strix aluco L.

 Sous espèces :

         -         Strix aluco aluco L. ou Chouette hulotte rousse

-         Strix aluco siberiae D.

-         Strix aluco sylvatica S. ou Chouette hulotte grise

-         Strix aluco mauritanica W.

-         Strix aluco willkonskii M.

-         Strix aluco sanctinicolai Z.

-         Strix aluco harmsi Z.

-         Strix aluco biddulphi S.

-         Strix aluco nivicola B.

-         Strix aluco ma C.

-         Strix aluco yamadae Y.

Espèces proches :

-         Strix uralensis : Chouette de l’Oural

-         Strix nebulosa : Chouette lapone

 Ces deux espèces sont plus grandes que la Chouette hulotte.

 

 1.2  Carte d’identité de la Chouette hulotte

Aspect

 

 Corps trapu

 

 Tête volumineuse par rapport au corps

 

 Tachetée de couleur rousse à grise (sans dimorphisme sexuel)

Dimensions

Longueur

 37 à 39 cm

Envergure

 94 à 104 cm

Poids

 

 Mâle : 330 à 470 g

 Femelle : 390 à 570 g

Mode de vie

Mœurs

 Sédentaire

 

 Couple uni à la vie, habituellement monogame

 

Régime 

 

 

 

 Petits mammifères

 Oiseaux

 Vers

 Amphibiens

 Coléoptères

Longévité

 Une vingtaine d'années maximum (19 ans déjà observé dans la nature)

Reproduction

Maturité sexuelle

 Dès la première année

 

Œufs

 

 

 

 Blancs

 1 à 9 par ponte

 Une seule ponte par an

 Taille : 42,3 sur 34,4 mm (extrêmes de toutes les sous espèces)

 Poids frais : 38,1 à 43,4 g

Incubation

 28 à 30 jours

Envol des jeunes

 Environ 30 jours après éclosion

 

1.3   Aire de répartition

1.3.1   Répartition mondiale

La Chouette hulotte est présente :

-         En Europe à l’exception du nord de la Scandinavie, de l’Irlande et de l’Islande.

-         En Afrique du nord

-         En Asie mineure

-         En Russie occidentale

-         En Afghanistan

-         En Chine

Elle est absente, quelque soit le continent, au delà de 61° de latitude Nord.


 

 

 

 

 

 

Ces localisations sont fonction des sous-espèces. En effet toutes ne sont pas présentes dans la même zone :

-         Strix aluco aluco L.:  

ú   Au nord et dans l’est de l’Europe

ú   De l’est à l’ouest de la Russie

ú   Dans les Alpes du sud

ú   Dans les Balkans

ú   Au niveau de la Mer Noire

-         Strix aluco siberiae D.:

ú   Du Mont Oural à l’ouest de la Sibérie

-         Strix aluco sylvatica S.:

ú   En Grande Bretagne

ú   En France

ú   En Péninsule Ibérique

ú   Dans le sud de l’Italie

ú   De l’est à l’ouest de la Grèce

ú   Au centre de la Turquie

ú   Au Moyen Orient

-         Strix aluco mauritanica W.:

ú   Au nord ouest de l’Afrique 

-         Strix aluco willkonskii M.:

ú   Au nord est de la Turquie

ú   Dans le Caucase

ú   Au nord ouest de l’Iran

ú   Dans l’est du Turkménistan

-         Strix aluco sanctinicolai Z.:

ú   Au nord est de l’Irak

ú   A l’ouest de l’Iran

-         Strix aluco harmsi Z.:

ú   Au Turkestan

-         Strix aluco biddulphi S.:

ú   Au Pakistan

ú   Au nord ouest de l’Inde

-         Strix aluco nivicola B.:

ú   Au Népal

ú   A l’est et au Sud est de la Chine

ú   Au sud et au nord de Myanmar

ú   Au nord de l’Indochine

-         Strix aluco ma C.:

ú   Au nord est de la Chine

ú         En Corée

-         Strix aluco yamadae Y.:

ú   A Taïwan

 

1.3.2  Répartition en France

            La Chouette hulotte apparaît comme étant, en France, le rapace nocturne le mieux représenté tant par sa distribution, que par ses effectifs : en 1990, la population atteint entre 100 000 et 150 000 couples en ce qui concerne la sous espèce Strix aluco aluco.

            S’adaptant très bien aux aménagements urbains, elle est présente sur l’ensemble du territoire français, excepté dans les zones montagneuses d’altitude supérieure à 1500 mètres et en Corse. Sa répartition sur le territoire est sans changement significatif depuis plusieurs décennies.

 

1.3.3  Répartition régionale

            Dans la région Nord-Pas de Calais, il a été relevé entre 1500 et 1800 couples entre 1985 et 1995.

            La Chouette hulotte n’y est absente que dans deux zones :

-         La plus importante est constituée par les plaines du Nord-Ouest : La Flandre Maritime et les secteurs peu boisés de la Flandre interne et de la plaine de la Lys.

-         Dans la seconde zone, la Chouette hulotte est présente mais avec des effectifs faibles et dispersés. Il s’agit des zones cultivées de la partie centrale de la région, autour d’Arras et de Cambrai. Elle est donc plus rare dans les zones de grande culture.

Plaine maritime flamande

0

Plaine maritime Picarde

60 - 90

Flandre intérieure

15 - 30

Complexe Lys-Deûle

  80 - 100

Agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing

 5 - 10

Artois Ouest-Boulonnais

300 - 350

Artois Est

200 - 230

Cambraisis-Ostrevant

30 - 40

Complexe Scarpe-Snesés-Escaut-Marque

210 - 250

Hainaut-Avesnois

600 - 700

REGION

1500 - 1800

Nombre de couples estimés minimum et maximum par district de 1985 à 1995.

Répartition des couples de Chouette hulotte dans la région Nord – Pas-de-Calais entre 1985 et 1995


            1.4  Sédentarité

La sédentarité de la Hulotte, parfaitement illustrée par la similitude des deux cartes de distribution, des oiseaux nicheurs et des oiseaux hivernants (Yeatman), est le statut normal de cette espèce paléarctique. Les oiseaux français paraissent totalement sédentaires. Toutefois, en hiver des individus allochtones peuvent gagner notre pays. En effet, Cramp, en 1985 a retrouvé un oiseau né en Suisse dans la Loire et un, né en Belgique, dans le Cher. Ceux sont des déplacements exceptionnels de quelques centaines de kilomètres qui peuvent s’expliquer par la difficulté rencontrée pour l’alimentation.

 

Répartition des Chouettes Hulottes nicheuses (1985 - 1989)

 

Répartition des Chouettes Hulottes  hivernantes (1977 - 1981)

 


2.  Méthodes d’étude

            Il existe différentes méthodes pour étudier les Chouettes hulottes mais aucune ne permet d’obtenir toutes les informations qui seraient nécessaires pour établir la biologie et l’éthologie de l’espèce, comme c’est le cas pour bien d’autres animaux notamment les animaux diurnes. En effet, la Chouette hulotte étant un rapace nocturne, son étude est plus délicate.

        La première possibilité qui s’offre aux ornithologues et scientifiques, c’est l’observation et l’écoute. Ces deux sens conjugués permettent d’obtenir des renseignements sur le chant et son utilisation, les méthodes de chasse, de vol, les heures d’activité…

        Dans un second temps, on peut pratiquer l’analyse des fonds de nichoirs. Cette analyse s’effectue après la saison de reproduction. Tous les nichoirs où il y a eu une reproduction réussie sont vidés de leur contenu qui est alors remplacé par une épaisseur de sciure de bois.

        Le contenu ainsi prélevé (plus ou moins odorant selon la période de la récolte) est essentiellement composé des pelotes des jeunes, piétinées et agrémentées de fientes. Ces pelotes sont étudiées afin de déterminer le régime alimentaire de ces jeunes Chouettes hulottes.

        Seul inconvénient de cette méthode, le temps. Il faut compter un minimum d’une demi-journée pour identifier tous les éléments restants des proies : crânes, mâchoires, plumes, chitine, os longs…

        On peut analyser les proies en surplus près des jeunes, ce qui montre une grande disponibilité en proies.

        Enfin, il est possible d’utiliser des nichoirs photos. Ils nous fournissent des informations précieuses, rapides, sans détériorer le milieu de vie de la Chouette, sur les apports de proies des adultes aux jeunes.

           C’est un système qui a été mis en place par Michel Julliard et son équipe. Lorsque la Chouette pénètre dans son nichoir, elle passe devant une cellule  qui déclenche l’appareil photo, une minuterie ayant également été installée au sein des nichoirs, cela nous renseigne sur les heures d’apport de proie et les heures d’activité.

        Grâce à l’utilisation de ces nichoirs photo, des proies dont il aurait été impossible de soupçonner la présence, ont pu être mises en évidence. C’est le cas, par exemple, du Triton alpestre.

          En termes d’inconvénients, les nichoirs photo demandent surtout beaucoup de temps pour faire le trajet entre le domicile et le site de relevé. Par contre si ces deux zones sont proches, cette méthode présente tous les avantages, sauf de durer peu de temps. Il faut en effet attendre que les jeunes  soient suffisamment âgés pour ne plus avoir besoin d’être réchauffés par la femelle. L’autre limite étant fixée par la durée du séjour des jeunes dans le nichoir. Cette technique ne peut être appliquée que pendant 2 à 3 semaines par nichée.

        Ces différents moyens permettent d’étudier le régime alimentaire de la Chouette hulotte, presque exclusivement entre le mois de décembre et le mois de mai.

 

3.  Comportement social

La chouette hulotte est un animal pouvant être considéré comme social tant vis à vis de ses congénères que vis à vis des autres animaux.

 

            3.1  La période d’activité

        Cette période débute généralement  vingt minutes après le coucher du soleil. La régularité a été vérifiée par l’utilisation de nichoirs photos et au cours d’affûts destinés à capturer les adultes lorsqu’ils apportent des proies aux jeunes.

        Les nichoirs photos montrent que le premier apport de proie se situe aux environs de 21 heures / 21 heures 15 dans la seconde moitié d’avril (19 heures au soleil), tout au moins lorsque les conditions météorologiques le permettent.

        Les observations ont elles aussi permis de vérifier cette activité nocturne. Le mâle chante en effet deux ou trois fois avant de partir en chasse entre 20 heures 45 et 21 heures et il apporte sa première proie dans la demi-heure qui suit.

         Habituellement, la Chouette hulotte cesse toute activité une demi-heure environ avant le lever du soleil mais cela peut varier en fonction de la chasse : si cette dernière s’est rapidement avérée fructueuse, la Chouette hulotte peut regagner son perchoir beaucoup plus tôt ; il faut en effet signaler qu’elle ne tue jamais pour le plaisir, mais toujours en fonction de ses besoins en nourriture.

         L’activité diurne est une exception. On a en effet constaté que les apports de proies de jour, entre 10  et 15 heures, étaient rares et faisaient toujours suite à une nuit dont les conditions climatiques avaient été défavorables à la sortie des proies, la chouette devant alors se satisfaire de proies peu nutritives comme les lombrics.

         Le jour, quand le feuillage est dense (été-automne) elle ne cherche pas particulièrement à se dissimuler il est donc facile de l’apercevoir perchée sur une branche. Par contre avec l’arrivée du printemps, elle se camoufle davantage pour éviter toute prédation. 

         Même si elle préfère se déplacer de nuit, il n’en reste pas moins qu’elle voit parfaitement en plein jour.

         Il lui arrive aussi de prendre des bains de soleil, d’eau et même de poussière (pour se débarrasser de parasites externes).

 


3.2  Le chant

Au centre du comportement social, le chant.

         C’est le principal moyen de communication entre les individus. Mâles, femelles et jeunes ont leur propre répertoire pour chaque activité, chaque émotion…

        La Chouette hulotte est décrite comme étant la plus musicale des chouettes européennes. Les scientifiques qui se sont penchés sur ce point éthologique ont d’ailleurs pu définir dix chants essentiels chez les adultes, et cinq chez les jeunes.

        Le hululement familier du mâle à trois fonctions principales :

-         la délimitation du territoire,

-         la parade nuptiale,

-         annoncer son arrivée lorsqu’il apporte de la nourriture à la femelle.

         Ce célèbre cri du mâle est composé d’un « hou » prolongé, suivit d’une pause de deux ou trois secondes, puis un cassant et doux « hû » et enfin une phrase finale résonnante et prolongée « huhuhuhooo », avec une baisse de ton sur la dernière note.

  (cliquer pour entendre le Hululement de la Chouette hulotte)

          Dans certains cas, la femelle pousse un hululemment, similaire à celui de mâle, au cours de l’accouplement. Il est toutefois généralement moins clair, moins pur que celui du mâle, le dernier phrasé ayant davantage un caractère plaintif du type « wow-wow-hoo ». Ce hululement est très fréquemment entendu et plus particulièrement en automne.

          Ces chants sont décrits par certains scientifiques comme étant une version « enrouée » de la chanson « normale ». Ils sont poussés aussi bien par la femelle que par le mâle, ce dernier annonçant son arrivée avec une proie.

          Parmi les différents cris que peuvent pousser les Chouettes hulottes, le plus connu est son « kewick » criard aux intonations multiples, grinçant, miaulant, creux ou strident, en une, deux, trois ou même quatre syllabes ; sa ligne mélodique décrit généralement une courbe descendante puis remonte avec la dernière syllabe.

 Au printemps, la femelle répond au hululement du mâle avec ce « kewick », c’est pourquoi, les scientifiques pensent que ce cri lui est particulier.

 Souvent les deux Hulottes entament un duo nocturne : la femelle avec ses « kewick », le mâle avec son hululement, de façon à garder le contact (on parle de cri de contact).

 Quand la femelle lance cet appel depuis le nid, le mâle lui répond peu après par un cri aigu et l’apport d’une proie.

          C’est un cri similaire qui est lancé par les parents lorsqu’ils amènent de la nourriture aux jeunes hulottes, ces dernières répondent en émettant des piaulements caractéristiques des oisillons.

             Le trille du mâle, lancé immédiatement après avoir apporté une proie est aussi un cri émit au cours des conflits territoriaux.

          D’après les scientifiques, les sons émis par les mâles lorsqu’ils se disputent sont très importants pour délimiter le territoire qui sera le leur. Ces sons sont décrits comme étant « lourds » et discordants, c’est le genre de son qui, lorsqu’il est inattendu, peut « glacer le sang ».

         Les manifestations territoriales débutent très tôt, dès le mois d’octobre, le mâle chante pour délimiter son territoire et tenir à distance d’éventuels concurrents issus des couvées du printemps précédent. Les cris prédominants dans cette période de « guerre territoriale » sont les hululements, les « kewick » et un mélange de cris plaintifs et perçants.

        La transition automne - hiver est marquée par l’établissement final des territoires et l’apparition du comportement caractérisé de « pré-accouplement ».

         Peu à peu, ces chants diminuent et finissent par cesser à l’approche de la ponte.

       Beaucoup d’autres chants peuvent être entendus durant le période de reproduction et les périodes de  « guerres territoriales ». Par exemple, un sifflement tremblant assimilable à «co-co-co-co-co-co-co ».

           Plus particulièrement à la période de reproduction, un grave et rapide trille est poussé, ou encore, un grincement aigu de la femelle, « ooaoo », avec une accentuation sur le « a », et ce, que se soit au cours de la parade nuptiale effective ou au cours d’une parade simulée.

        Quand au trille « ee » prononcé par la femelle, il traduit une excitation sexuelle qui s’accompagne de la copulation.

        Enfin, le « ooi » grave et léger est généralement une expression de tendresse, d’affection. Après l’accouplement, la femelle reproduit ce cri pendant un certain temps.

        Deux cris d’alarme typiques ont pu être mis en évidence et décrits par les ornithologues :   

-         « wett-wett » émis par séries de deux à cinq

-         un trille « ee » suivit d’un gazouillement.

Le claquement de bec est quant à lui utilisé pour exprimer la colère.

        Dans le cas d’un danger modéré, la Chouette hulotte utilise un cri du type « koo-ik », « koo-ik » ou « koo-i-koo-i », par contre, si ce danger est imminent, notamment vis à vis des jeunes Chouettes hulottes, les notes d’alarmes changent pour faire sentir davantage la sensation d’agressivité. Ce dernier cri est un cri rude, répété rapidement, du style « wick-wick-wick » qui est très fréquemment émit par la femelle lorsqu’elle est en compagnie de sa progéniture et qu’elle perçoit la présence d’un intrus (homme, prédateur…).

          Dans certains cas, le cri est associé à une attaque réelle ou virtuelle dirigée vers la tête de l’agresseur.

        Toujours dans le cas où la chouette hulotte est menacée, si un animal ou un homme s’approche d’elle et l’empêche de s’échapper vers un autre abri (cavité, perchoir plus élevé…), elle lance un sifflement aigu et perçant à l’image du son émit par un serpent sifflant.

Dans de telles situations et dans des situations analogues, il n’est pas rare que le coup de bec soit utilisé.

          Dès les premiers jours après leur éclosion, les jeunes Chouettes hulottes sont capables de piailler. Elles produisent ce cri dès que la femelle quitte le nid. Chez les plus âgées d’entre elles, il peut être associé à des claquements de bec, il traduit alors dans ce cas précis, le mécontentement à la suite d’une bousculade dans le nid.

           Lorsqu’elles sont surprises par un ennemi, les jeunes émettent une série de claquements de bec destinée à éloigner le prédateur.

           Les jeunes ont des cris typiques pouvant donner des sons ressemblant à des «ti-sweep » ou « ti-swerp ». Chaque jeune utilise une seule et unique version de ces cris de façon à ce qu’il soit possible, pour les adultes, de les distinguer les uns des autres au sein de la couvée. Ces cris permettent ainsi de guider les parents vers le nid et dans la distribution équitable de la nourriture apportée à chaque oisillon.

           Pour ce qui est des périodes de chant, les jeunes ont tendance à chanter à partir du crépuscule et pendant toute la nuit entre les mois de juin et juillet. Après cette période, la fréquence et l’intensité des chants diminuent.

          Les adultes chantent toute l’année mais l’intensité du chant varie énormément au cours des saisons ; par exemple, au Danemark, il y a deux pics d’intensité : l’un de mi-février au mois de mai et l’autre du mois d’août au mois d’octobre. Mais aussi deux périodes de quasi inactivité, les mois de juin et juillet et les mois de décembre et janvier.

          Ces fluctuations reflètent très distinctement les cycles de reproduction, les périodes de mues, de conflits territoriaux,…etc.

          Différents facteurs influent les chants de la Chouette hulotte : les vents froids et les pluies entraînent une diminution du chant. De même pour d’autres facteurs climatiques : par exemple, les chouettes hulottes chantent davantage lorsque la nuit est dégagée que lorsqu’elle est couverte. La position de la lune est elle aussi un facteur : les meilleures nuits pour entendre ces rapaces sont les nuits de pleine lune.

 

Début et fin des périodes de chant de la Chouette hulotte en relation  avec le lever et le coucher du soleil, enregistrées au Danemark (1950-1951) par Hansen.

 

Au Danemark, la Chouette hulotte commence à chanter après le coucher du soleil et continue jusqu’à son lever.

            On remarque qu’en moyenne, le chant commence vingt minutes après la tombée de la nuit, et s’arrête quarante-trois minutes avant le lever du jour.

            Ce graphique montre également que les observations, qui ont été faites par les scientifiques, selon lesquelles l’activité du chant est moins importante aux mois de décembre et janvier (le chant débute trente-quatre minutes après le coucher du soleil et s’arrête soixante-six minutes avant le levé du jour) sont fondées.

            Au printemps, le chant est accompagné de claquements de bec et de battements d’ailes pendant le vol.

 

        3.3  Le comportement de la Chouette hulotte vis à vis de ses ennemis   

            Outre la notion de chant, le comportement social intègre la notion du comportement de l’animal vis à vis de ses semblables et de ses ennemis.

            La Chouette hulotte est, parmi les rapaces nocturnes vivant en France, l’espèce la plus réputée pour attaquer les intrus s’approchant trop près de sa personne et particulièrement lorsqu’ils s’approchent de ses jeunes. Ces attaques restent exceptionnelles et sont généralement infligées par la femelle.

            Que ce soit de jour ou de nuit, ces attaquent peuvent blesser : les serres de la Chouette hulotte sont acérées et  l’animal se porte toujours vers la tête de son (ou ses) agresseur(s).

            Les attaques de la hulotte se manifestent surtout lorsque les jeunes viennent de quitter la cavité protectrice, période où ils sont les plus vulnérables vis à vis de leurs prédateurs.

            Une observation a été faite par les ornithologues quant à l’intensité et la fréquence des attaques : il semble que les chouettes hulottes soient davantage agressives en ville qu’en forêt.         

            On rappellera que ces attaques bien que spectaculaires restent rares.

            La Chouette hulotte va, tout comme elle défend sa progéniture, défendre son territoire contre ses voisins, et ce, par l’intermédiaire d’un cri au ton menaçant ou par un « accrochage en vol ».

            Il arrive que l’animal se défende « passivement » en prenant des postures très caractéristiques comme lorsqu’elle se fait petite, elle resserre ses plumes. Généralement cette position est adoptée lorsque la chouette a peur. Si elle se sent réellement menacée, elle va au contraire gonfler son plumage afin d’impressionner l’ennemi.

 

            3.4  Les proies et la Chouette hulotte dans la journée

Comme la plupart des strigidés, la Chouette hulotte ne fuit pas la lumière mais craint plutôt d’être exposée aux « persécutions » des oiseaux diurnes, qui, généralement sont aussi les oiseaux (geais, mésanges, merles noirs,…) faisant partie du régime alimentaire du rapace.

Il n’est effectivement pas rare que la Chouette hulotte subisse le « harcèlement » des passereaux. C’est d’ailleurs en partie pour éviter ces altercations que la Chouette reste très discrète le jour.

Dès qu’elle est repérée par l’un d’entre eux, celui-ci cri, attire ses congénères. Très rapidement ils sont nombreux à lui « tourner autour ». Si elle ne bouge pas, les passereaux se lassent et cessent rapidement leur attaque. Si au contraire elle s’enfuit, ils ne manquent pas de la poursuivre.

Ces attaques ne passent pas inaperçues du point de vue auditif, c’est pourquoi c’est un excellent moyen de repérer les Hulottes. Ce sont, de plus, les rapaces nocturnes les plus soumis à ce type de manifestations.

Il a été démontré une certaine corrélation entre la fréquence des attaques des passereaux, leur pourcentage représentatif dans le régime alimentaire de l’espèce, la taille de la Chouette et le milieu où elle vit. Plus la Chouette est grande et forestière, plus elle subit l’ire des passereaux.

 

4.  Chasse et Alimentation

4.1  Chasse

        La méthode de chasse dépend essentiellement des proies visées. Elle chasse surtout à l’affût, perchée sur une branche latérale à quatre ou cinq mètres de hauteur, parfois même beaucoup plus bas, à 1 mètre, sur un piquet. Elle attend quelques temps sur son perchoir, puis change si aucune proie ne se présente.

La chouette attend calmement sur une branche, regardant et écoutant. Après avoir détecté une proie, elle s’élance en vol plané et la surprend. Au moment de l’impact, elle déploie ses ailes pour couvrir la victime qui est souvent tuée immédiatement par la force des serres. Elle peut éventuellement achever l’animal par un cou de bec à la base du crâne.

Pendant la chasse, elle bat des ailes près des buissons pour faire envoler les oiseaux qu’elle attrape alors au vol (et occasionnellement des chauves-souris). Elle peut également les saisir sur leurs perchoirs ou voler les oisillons dans des nids à ciel ouvert de type merles, bécasses, pigeons (Beven, 1969).

La Chouette hulotte possède plusieurs caractères évolués qui lui permettent d’avoir une bonne technique de chasse. Parmi eux, une bonne vision, une bonne ouie, et une bonne mémoire. Elle passe à faible hauteur au dessus du sol, d’un vol lent et ouaté (Les plumes de ses ailes sont bordées de duvet rendant le vol totalement silencieux).

 

                        4.1.1  La mémoire 

Sa mémoire a été testée en Pologne, dans une expérience dans laquelle plusieurs boîtes étaient placées sur le sol de la cage de la chouette (Macura, 1959). Un appât, comme une souris, était placé sous une de ces boîtes, juste devant la chouette. Ceci a montré que les chouettes, au cours de plusieurs tests, sont capables de trouver la boîte qui contient l’appât parmi les autres. Elles acquièrent cette capacité au bout de 15 à 20 minutes lorsqu’il y a trois boîtes. Macura démontra ainsi que les chouettes sont dotées d’une meilleure mémoire qu’un chat ou un chien.

 

                        4.1.2  La vue

Le seuil d’acuité visuelle de la Chouette hulotte a été montré généralement supérieur par rapport aux autres vertébrés nocturnes (Martin et Gordon, 1974).

L’acuité visuelle de la chouette hulotte est de 3,7. Dans des conditions identiques de stimulation, l’acuité visuelle de la hulotte est cependant inférieure à celle de l’Homme, mais identique à celle d’un pigeon. Son point fort est sa capacité à tourner sa tête, pouvant ainsi observer ce qui se passe autour d’elle dans un rayon de 180° sans déplacer son corps.

 

 

 

               4.1.3  L’ouïe

Un travail expérimental a été réalisé à l’université libre d’Amsterdam par Van Dijk. Celui ci a montré que la chouette peut entendre les basses fréquences (2kH) et les moyennes fréquences (6kH) environ dix fois mieux que l’Homme. Sa sensibilité moyenne est comprise entre 3 et 6 kH. Par comparaison, la sensibilité de l’Homme est meilleure pour une longueur d’onde d’environ 1 kH. La limite inférieure de la fréquence perçue par la hulotte est sûrement similaire à la notre, mais elle est certainement moins sensible que nous pour cette fréquence (0,1 kH semble être la sensibilité limite inférieure).

            Par différentes expériences simples, on peut démontrer que la Chouette Hulotte utilise l’ouïe pour chasser et qu’elle a besoin de ses deux oreilles pour apprécier avec précision la position de la proie.

          Dans les expériences qui suivent, on cherche à connaître quels sont les organes utilisés par le rapace au moment de la chasse.

 

Expériences

 Hypothèses

Description de l’expérience

Résultat de l’expérience

Conclusion

1

La Chouette Hulotte utilise sa vue pour repérer la position de sa proie avec précision

Une Chouette est installée dans un local totalement obscur dont le sol est jonché de feuilles mortes et on lâche une souris

La Chouette tourne immédiatement la tête en direction du nouvel arrivant et se laisse tomber sur sa proie avec une importante précision

Le local étant totalement obscur, la Chouette Hulotte ne peut se servir de sa vue pour localiser avec précision la position de la proie

2

La Chouette Hulotte utilise son odorat pour repérer la position de sa proie avec précision

A l’aide d’un fil, on tire un objet semblable à une proie, inodore sur le sol

La Chouette localise immédiatement l’objet et l’attaque

L’objet déplacé sur le feuillage étant inodore, la Chouette ne peut utiliser son odorat pour en localiser la position exacte

3

La Chouette utilise son ouïe pour localiser la position de sa proie avec précision

On bouche les deux oreilles de la Chouette et on recommence la première expérience

Le rapace est incapable de capturer la souris

L’ouïe et les organes qui lui sont associés sont indispensables pour une  localisation précise de la proie

4

La Chouette n’a besoin que d’une seule des deux oreilles pour localiser avec précision la position de la proie

On bouche l’une des deux oreilles de l’oiseau et on recommence la première expérience

La Chouette fait d’importantes erreurs de localisation

La Chouette a besoin de ses deux oreilles pour localiser précisément la position de sa proie

Elle a une ouie remarquable qui lui permet de localiser une proie avec précision. En effet, elle possède deux oreilles internes (pas d’oreilles externes) dissymétriques qui lui permettent de repérer exactement la position d’une proie : Elle tourne lentement  la tête pour mieux localiser ses cris avant de se précipiter sur elle.


        La période de chasse de la Chouette hulotte a été étudiée à l’aide de nichoirs photo à trois endroits différents en Finlande (Grönlund et Mikkola, 1979) et à un endroit en Allemagne de l’Est (Ritter, 1972). Ces résultats révèlent que la Chouette hulotte chasse normalement la nuit. Par contre, du fait de la courte durée des nuits d’été en Finlande (4 heures seulement), celle ci continue à chasser de bonne heure le matin, surtout quand elle a des petits à nourrir. En Allemagne de l’Est, les nuits d’été durent environ 9 heures, et il semble que ce soit une durée suffisante pour que la chouette ai le temps de se rassasier et de nourrir convenablement ses petits.

        En Allemagne de l’est, on peut clairement observer deux pics de chasse (moments où la chouette hulotte capture le plus de proies) : juste après le coucher du soleil, et juste avant le levé du soleil. En Finlande, il n’y a qu’un pic d’activité maximale situé aux alentours de minuit.

 Wendland a étudié l’activité nocturne de la Chouette hulotte à Berlin Ouest : en général, la chasse commence 18 à 20 minutes après le coucher du soleil, et s’arrête environ une demi heure avant le lever du soleil. La surface normale pour chasser est d’environ 200 à 700 mètres du nid, et au plus 1000 mètres.

            Exceptionnellement, la Chouette hulotte peut chasser de jour. Ceci peut s’observer lorsque la nuit précédente a été particulièrement pluvieuse.

 

4.2  Alimentation

La journée elle est passive, elle se cache dans les frondaisons touffues, dans le lierre, les crevasses de rochers, les granges… et ne sort de sa retraite qu’à la nuit.

Le régime alimentaire de la Chouette hulotte varie en fonction du lieu. Elle est omnivore et a donc un rôle a jouer dans l’équilibre des espèces. L’hypothèse selon laquelle les rapaces peuvent difficilement capturer des proies plus lourdes qu’eux se vérifie dans le cas de la Chouette Hulotte dont les proies ont un poids compris entre 1 et 400 grammes. Dans cet intervalle, la Chouette consomme tout ce qui passe à portée de serres.

        Sa constitution robuste lui permet de résister aux hivers rigoureux beaucoup mieux que toutes les autres espèces de rapaces nocturnes présentes en France (à l’exception de la Chouette de Tengmalm, espèce d’affinité boréale). Sa taille et sa force expliquent la grande diversité de son régime alimentaire. Lorsque les conditions météorologiques ne lui permettent pas de chasser ses proies habituelles (campagnols, mulots, musaraignes), elle est capable de se tourner vers d’autres proies, telles que les rats, gros oiseaux (grives, merles, pies…). 

D’après les constatations établies par les scientifiques, les rongeurs constituent (en nombre de proies) 68 à 70 % des proies, les campagnols étant la forte majorité ; puis, comme autres mammifères, des musaraignes (7 à 12%), des taupes (1,7%), des chauves-souris, et même des belettes et hermines ou parfois un hérisson ; Les oiseaux représentent 12 à 15 % du tout, et parmi eux, le moineau franc, puis le verdier, le pinson, l’étourneau, le merle noir, le moineau friquet, la mésange charbonnière, l’hirondelle des cheminées… La Hulotte va jusqu'à capturer pendant leur sommeil, des hiboux, des pigeons, et des faucons crécerelles ou hobereaux, elle pille aussi les nids. Elle capture également beaucoup de batraciens (11%, surtout des grenouilles rousses), ainsi que les poissons (1%). Enfin, des écrevisses (ce qui montre bien que la Hulotte ne quitte son territoire que lorsque les conditions alimentaires deviennent vraiment mauvaises), des escargots, des limaces, des lombrics et beaucoup d’insectes divers : hanneton, courtilière…

        En Bourgogne, l’étude du régime alimentaire, fondée sur l’analyse des biomasses (c’est à dire en quantité de nourriture ingérée, ce qui est bien plus représentatif de la réalité que les résultats en abondance car toutes les proies ne pèsent pas le même poids. Il est plus intéressant pour la Hulotte de consommer un campagnol qu’un lombric) de 20 000 proies entre 1980 et 1989, indique le mulot comme proie principale (46,3%), suivit du campagnol roussâtre (19,3%), de la taupe (8,9%), des oiseaux (6,6%), des batraciens (6,3%), campagnols des champs et agreste (6,2%), aucun autre type de proie n’atteignant 2,5% (Baudvin et Dessolin). A titre exceptionnel, des écrevisses ont été consommées lors d’un hiver très enneigé. Ce régime alimentaire présente bien entendu des variations saisonnières, annuelles et régionales, liées au milieu occupé et à l’essence forestière dominante.


 

Dans la rubrique divers figurent 1 Campagnol souterrain, 16 rats des moissons, 9 belettes, 2 jeunes lapins, 6 chauves souris, 3 poissons et 6 écrevisses.

On remarque également que les oiseaux les plus consommés sont les plus bruyants de la forêt (Geai, Pinson des arbres, Grive musicienne, Merle noir, Mésange bleue, Mésange charbonnière…). 42 espèces d’oiseaux sont consommées.

La Chouette hulotte chasse aussi des animaux qui vivent dans l’eau comme les musaraignes d’eau, les campagnols d’eau, les poissons, les grenouilles, qu’ils soient dans un cours d’eau ou près d’un étang, d’une marre.

Il existe plusieurs méthodes d’étude pour l’alimentation de la chouette hulotte :

-         Analyse des pelotes de réjection,

-         Analyse des proies en surplus près des jeunes,

-         Analyse des fonds de nichoirs après l’envol des petits,

-         Les nichoirs photos.

Comme les autres chouettes, la Chouette hulotte rejette les parties indigestes des proies qu’elle a mangé sous forme de pelote de réjection. Lowe, Luprecht et Raczynski (1974) ont montré cependant que lorsqu’on l’on capture une Chouette hulotte qui a mangé une quantité connue de proies et que l’on analyse ses pelotes, une certaines quantité d’os de petits rongeurs ne sont pas retrouvés dans les pelotes. Cela signifie que certains petits rongeurs sont suffisamment digérés pour pouvoir passer dans l’intestin. Dans l’expérience de Lowe, sur 158 proies consommées par une Chouette hulotte, 40% d’Apodemus sylvaticus, 33% de Clethrionomys glareolus, 15% de Microtus agrestis et 60% de Mus musculus n’ont pas été rejetés sous formes de pelotes. La Chouette hulotte possèdent donc des capacités différentes en ce qui concerne la dégradation des différents rongeurs qu’elle peut ingérer.

Ruprecht et Raczynski (1974) ont également montré que les jeunes hulottes rejettent plus d’os que les parents. Des expériences pourraient monter si cette différence avec les parents proviendrait d’une capacité à dégrader les os qui s’acquiert avec l’âge de la Chouette.

La hulotte dépèce sa capture ou l’ingurgite en entier, si elle ne l’apporte pas à ses petits, puis se repose et digère sur un arbre voisin. C’est sous ce poste nocturne, dont elle change souvent, qu’on trouvera ses pelotes de réjection, et rarement dans les cachettes diurnes ou au nid (en hiver et au printemps, les perchoirs sont moins nombreux et l’on peut trouver jusqu’à une douzaine de pelotes sous l’un d’eux).

Southern (1969) s’est rendu compte qu’il était donc facile d’étudier le comportement alimentaire des chouettes en étudiant les pelotes de réjection. Cependant, la récolte des pelotes prend un temps considérable car la vie nocturne et la dispersion des lieux d’alimentation où les pelotes de réjection sont rejetées rendent les recherches difficiles. De plus, les pelotes se désintègrent en environ 9 semaines (Fairley, 1967).

La digestion très active de l’oiseau en fait des agglomérats assez friables : les pelotes de réjection sont petites (40 X 20 mm), de couleur marron légèrement grisâtre, dures, composées de terre, d’os, de poils, de dents, de fibres végétales, de carapaces de certains insectes (notamment du scarabée). Si la Chouette hulotte a mangé beaucoup de mollusques, les pelotes sont plus dures et il est plus difficile de quantifier le nombre de proies.

Selon les proies consommées, les pelotes seront plus ou moins nombreuses et le nombre de restes d’animaux que l’on y trouve sera variable. Si la proie est de taille importante, comme c’est le cas pour une taupe, on ne retrouve qu’une seule proie par pelote et dans certains cas, il faut deux pelotes pour régurgiter la totalité des restes. Par contre si la Chouette Hulotte a consommé davantage d’insectes et vers de terre, la pelote peut contenir les restes de plus d’une dizaine de proies différentes.

 C’est par l’analyse de ces pelotes que l’on connaît le régime alimentaire des Chouettes hulottes. On distingue facilement les différents animaux à la forme des dents. Les rongeurs tels que mulots et campagnols ont de grandes incisives caractéristiques, pas de canines. Les insectivores tels que la musaraigne ont de petites dents irrégulières et pointues.

            L’étude des pelotes est une direction de recherche très intéressante car le régime alimentaire de la Chouette Hulotte est encore peu connu, en France comme à l’étranger.

Pelote de réjection

 

4.3  Les variations

                   4.3.1  Les variations saisonnières

            Il s’avère difficile de parler de variations saisonnières dans la mesure où il existe très peu de données pour deux saisons, l’été et l’automne. Il est en effet peu évident de se procurer des pelotes de réjection à cette époque. Malgré tout, sur la courte période d’étude possible, on peut distinguer des variations dans le régime alimentaire de la Chouette hulotte.

            Ainsi, au cours de l’hiver 1985-1986, particulièrement enneigé en Bourgogne (six semaines de neige au sol du 24 janvier au 7 mars) les résultats suivants ont été relevés :

 

Pelotes ramassées avant la neige : du 30/12 au 18/01

Pelotes ramassées après la neige : du 12/04 au 26/04

Mulots

35,2

13,9

Campagnols roussâtres

20,8

15,0

Taupes

20,3

14,5

Batraciens

9,6

15,9

Campagnols « gris »

2,3

18,5

Oiseaux

1,3

10,3

Données en biomasse

 

            En analysant ces données on remarque que les mulots et campagnols roussâtres qui constituaient 56% du régime alimentaire de la Chouette hulotte avant l’enneigement, ne constituent plus que 30% après. Ces proies ont été remplacées par la capture de campagnols « gris ». Or, ces derniers sont des campagnols des champs et des campagnols agrestes, ce qui montre, de part la présence de leurs restes dans les pelotes, que la Chouette hulotte a du abandonner la forêt pour les champs afin de se nourrir convenablement.

            Les mulots qui figuraient en première place dans le régime alimentaire avant la neige, se retrouvent en cinquième position après la chute de neige.

            En dehors des animaux répertoriés dans ce tableau, des pelotes contenaient des vers de terre, des poissons, des écrevisses (très peu nombreuses) et des insectes.

            Les lombrics et les grenouilles peuvent être localement consommés en grande quantité aux périodes de l’année où les conditions météo s’y prêtent.

            Dans son étude sur les Chouettes hulottes de Berlin, Victor Wendland constate que les mulots sont plus abondants en novembre, les campagnols des champs en été et les oiseaux en hiver, surtout les espèces vivants en dortoir, alors qu’en été, les oiseaux participants au régime alimentaire du rapace sont pour l’essentiel des mésanges.

 

     4.3.2  Les variations annuelles

            Les variations annuelles du régime alimentaire de la Hulotte sont plus faciles à mettre en évidence que les variations précédentes et à suivre. Le pourcentage occupé par les mulots de 1980 à 1989 en Bourgogne s’échelonne entre 20,4% et 61,7%, celui des campagnols « gris » entre 1,6% et 39,3% et celui des batraciens entre 3,1% et 13,5%.

            Ce sont des variations qui ont une influence non négligeable sur la reproduction de la Chouette Hulotte.

 

                        4.3.3  Les variations régionales

            Les différences observées dans le régime alimentaire des Chouettes hulottes d’une même région ou d’un même département sont essentiellement dues au milieu forestier. Par exemple, en Côte d’or, les Chouettes des chênaies argileuses de plaine (200 mètres d’altitude) consomment trois fois plus de taupes et bien plus de lombrics que celles des chênaies granitiques du plateau (400 mètres d’altitude).

            Les Hulottes vivant dans les hêtraies capturent quatre fois plus de musaraignes et de campagnols agrestes que celles nichant dans les chênaies, quelque soit leur altitude. Elles prennent également plus de campagnols roussâtres et moins de mulots.

            De nombreux facteurs jouent un rôle dans les différences d’alimentation : l’altitude, l’essence forestière dominante, la qualité du sol, les conditions météorologiques…

            Il faut toutefois prendre des précautions avant de parler de variations régionales. On doit en effet s’assurer au préalable que les pelotes des deux zones à comparer ont été récoltées à la même époque de l’année et plus particulièrement si ces deux zones sont éloignées l’une de l’autre.

 

                        4.3.4  Les variations individuelles

            Elles sont pour la plupart dues aux différences de biotopes ou de disponibilité locale ou passagère d’un type de proie.

              Les spécialisations sont rares toutefois, le 7 avril 1984, quatorze surmulots ont été retrouvés près de quatre jeunes Chouettes hulottes. Ils provenaient de la décharge locale située à proximité du nichoir, cette observation peut être reliée à un cas de spécialisation, d’autant plus que lorsque cette décharge à été déplacée, ce type de proie n’a plus été retrouvé dans le nid.

            Victor Wedland cite également un cas de spécialisation de la Chouette hulotte sur le crapaud sp. en forêt de Berlin. Cette espèce représentant 45% des proies capturées par l’animal et ce, malgré l’abondance d’oiseaux et de petits rongeurs sur son territoire.

            A ces exceptions près, le régime de la Chouette hulotte est semblable à celui des prédateurs généralistes qui prennent leurs proies en fonction de leur abondance et de leur facilité de capture.

            Tous ces facteurs seront bien évidemment prépondérants dans la réussite de la reproduction.                   

 

5.  Reproduction

5.1  Site de reproduction

        Un couple de Chouette hulotte est uni à la vie. A leur première rencontre, le mâle séduit la femelle par son chant. Les deux individus vivent toute l’année au même endroit (même arbre, même grenier…). Le site de reproduction est défini par la femelle parmi les différentes propositions suggérées par le mâle dès le territoire du couple délimité (à l’automne). Le couple connaît très bien son territoire et procède plutôt à une révision des différents sites potentiels déjà connus, les possibilités de nidification ne s’accroissant pas réellement d’une année sur l’autre.  Dès qu’il en apparaît une, elle est immédiatement inspectée dans les moindres détails.

        Tous les ans, le couple inspecte l’ensemble des sites potentiels de manière à s’assurer qu’une nouvelle cavité, plus favorable à leur mode de vie, n’existe pas. Dans le cas où le choix est réduit, il est très fréquent que le couple occupe la même cavité pendant plusieurs années successives à condition qu’il n’y ait eu ni modification du site, ni modification de son environnement immédiat.

       Par contre, si la femelle dispose de nombreux sites pour pondre, elle changera quasiment annuellement de secteur.

        Pour changer à ce rythme de lieu de nidification, c’est que la Chouette hulotte fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, aussi importante dans le choix de ses sites de nidification que dans le choix de ses biotopes et de son régime alimentaire.     Toutefois, c’est la forêt qui constitue son habitat privilégié. Dans les forêts de feuillus riches en proies, 20 à 30 hectares peuvent suffire à un couple de Hulotte. La forêt de Citeaux, proche de Dijon, abrite une cinquantaine de couples sur 3200 hectares (soit un couple pour 63 hectares). En forêt de résineux, la densité passe à un couple pour 150-250 hectares, densité que l’on retrouve en milieu bocager. Ce territoire est délimité par le chant du mâle, il est définit de manière intraspécifique, avec en son centre, la reproduction.

        Les conditions optimales pour la reproduction se trouvent dans de très vieilles futaies (plus de 200 ans) car les arbres sont très gros et peuvent être creux : c’est un endroit idéal pour la ponte des œufs. Malheureusement, un arbre qui présente une anomalie est désormais, la plupart du temps, destinés à être abattu, faute de pouvoir en faire quoi que ce soit en foresterie.

        Ainsi, la Chouette hulotte est obligée de trouver d’autres demeures : elle se rabat sur des cavités de moindre envergure, des anciennes loges de pics noirs, des anciens nids de corneilles, de buses, d’éperviers et parfois même d’écureuils, des greniers, des cheminées, des granges, des pigeonniers, des clochers (rarement car ceux-ci sont le plus souvent occupés par des chouettes effraies), mais également, occasionnellement, des nids posés sur le sol, légèrement camouflés, et des terriers de lapin, de renard, de blaireau (l’occupation de nid sur le sol est fréquente dans le sud-ouest de l’Ecosse).

        Si la cavité, ou le nid, est assez spacieuse, les deux individus du couple de hulotte y vivent à deux. Sinon, seule la femelle y réside.

        La Hulotte ne construit pas sont nid, elle se contente de lui apporter quelques aménagements, lesquels sont réalisés par la femelle. Celle ci gratte le fond afin de creuser une sorte de cuvette. Eventuellement, elle peut extraire les débris restants d’autres animaux (ex : reste de nid de frelons).

 

5.2   Accouplement

            La Chouette hulotte est généralement monogame (un seul cas de bigamie signalé en Allemagne) et fidèle tout au long de sa vie, dans la plupart des cas. La séparation d’un couple de hulotte est très rare (trois cas relevés en dix ans en Bourgogne) et dans la plupart des cas, c’est le mâle qui s’en va voir la femelle hulotte voisine.

        A partir de novembre-décembre, les individus du couple se rencontrent fréquemment côte à côte. Ceci dure jusqu’à l’approche de la ponte et même parfois pendant l’incubation des œufs à condition que le site de nidification soit suffisamment grand. Le mâle séduit la femelle en lui apportant sa nourriture plusieurs semaines avant l’accouplement. Parfois mâle et femelle se dandinent latéralement en se faisant face et se lissent mutuellement le plumage. Dès l’éclosion, la présence du mâle près de la femelle est anecdotique.

        Selon la disponibilité des proies, les accouplements débutent plus ou moins tôt en janvier. Ils se poursuivent jusqu’à la ponte, et même après. La hulotte ne se reproduit qu’une seule fois par an. Des accouplements peuvent avoir lieu jusqu’à ce que les jeunes quittent la cavité. Ils sont brefs et nocturnes. Pendant ceux-ci, La hulotte fait des vocalises d’une grande pureté et d’une rare qualité.

 

5.3   Date de ponte

      C’est à l’approche de la ponte que la femelle se met à réaménager son nid, à le vider.

        La période de ponte est très étalée : elle peut s’étendre de janvier à fin avril.

        Il s’avère que les Hulottes citadines sont plus précoces. Ceci peut s’expliquer par :

-   Une température plus élevée qu’en forêt,

-   Une disponibilité des proies  quasi constante (pas de privation pendant l’hiver, même par temps de neige).

        Quelques cas de précocité sont également observés chez les hulottes forestières comme dans le cas des exceptionnelles douceurs des mois de décembre 1987 et janvier 1988 en Bourgogne : une nichée de trois œufs a été découverte le 23 janvier 1988 (l’observation situe bien l’importance de la température et de l’enneigement sur la reproduction par l’intermédiaire de la disponibilité et de l’accessibilité des proies).

        Une étude conduite sur la Chouette hulotte dans quelques forêts de Bourgogne de 1980 à 1993, montre que la date moyenne du début de la ponte, établie à partir de 475 relevés, était le 4 mars, la ponte la plus tardive se situant aux alentours du 20 avril (Baudvin et Dessolin, 1992).

 

5.4   Taille de la nichée

Le nombre d’œufs pondus varie avec la quantité de proies disponibles avant la ponte et les réserves accumulées par la hulotte en automne et en hiver. Si la saison a été rude ou si les proies n’étaient pas en quantité suffisante, il se peut que le couple ne se reproduisent pas (cela arrive une fois tous les 100 ans). Si les conditions ont été mauvaises, mais non médiocre, la hulotte pond de 1 à 3 œufs (cela arrive 3 années sur 10). La taille de la ponte s’élève de 3 à 5 œufs quand la situation est bonne (3 années sur 10), et 4 à 9 œufs quand la situation est excellente (2 années sur 10).

Parallèlement à ce nombre d’œufs sui augmente selon l’abondance de nourriture, le pourcentage de couples reproducteur s’accroît également.

Les pontes de remplacement ne se rencontrent qu’exceptionnellement chez cette espèce (contrairement à la Chouette effraie) et uniquement au cours des excellentes années.

L’influence des hivers rigoureux n’est pas négligeable sur  la reproduction des Chouettes hulottes. A la suite des hivers rigoureux de 1984 - 1985 (- 21,3°C à Dijon) et 1985-1986 (six semaines de neige au sol) observés en Bourgogne, on remarque une saison de reproduction excellente en 1985, et désastreuse en 1986. Un hiver moins froid mais plus enneigé (moins de proies) est plus néfaste pour la reproduction qu’un hiver très froid.

Le poids des oiseaux est révélateur des difficultés rencontrées par les hulottes pour s’alimenter pendant les longues périodes d’enneigement : alors que les femelles pesaient en moyenne 110g de plus en décembre 1985 qu’à la même période des autres années, leur poids en avril était inférieur de 50g à la moyenne mesurée à cette époque, soit 160g de perte en quatre mois, tandis que les poids des femelles à la fin de décembre et en avril sont habituellement voisins (540g).

 

5.5   Incubation

          Les œufs mesurent en moyenne 47 x 39 mm. Leur taille varie selon la sous espèce et l’endroit. Ils sont blancs. En général, il se passe 2 jours entre deux œufs pondus (jusqu’à 4 jours certaines fois). La femelle couve seule dès la ponte du premier œuf, ou plus tard si la ponte est importante.

        La durée d’incubation se situe aux alentours de 29 jours. La femelle est ravitaillée par le mâle.

            Il existe plusieurs causes d’échec pour la reproduction :

-   Œufs non fécondés

-   Embryons morts

-   Œufs abandonnés pendant un temps trop long car la femelle n’est pas assez ravitaillée par le mâle : les œufs se refroidissent. C’est la principale cause de mortalité.

            Lorsque le mâle apporte une proie à la femelle (et plus tard aux jeunes), il s’annonce en émettant une ou deux fois son chant. Soit il amène la proie à la femelle qui l’attend dans la cavité, soit celle ci part à sa rencontre et la remise de proie s’effectue à l’extérieure, éventuellement suivie d’un accouplement.

 

 

5.6   Eclosion

        L’éclosion des jeunes est échelonnée d’environ deux jours (voir quatre jours) entre chaque, du fait de la ponte qui elle même est échelonnée. A l’éclosion, le jeune est grisâtre, rayé transversalement et pèse 25 à 30 g. Il atteindra près de 350 g à quatre semaines quand il quittera son « berceau ». A l’age d’un mois et demi, une mue partielle (post juvénile) commence, et dure de juin à octobre ; Elle comprend le plumage du corps, mais pas les rémiges et les rectrices.

        Quand les petits ont six ou sept jours, la femelle peut quitter le nid de nuit pour chasser (le jour, elle reste près du nid). Ils sont couvés par la femelle au minimum 10 jours, au maximum trois semaines. Cette durée dépend des conditions météorologiques. Plus elles sont froides et pluvieuses, plus la femelle reste près de ses jeunes. C’est elle qui les nourrit à partir des proies apportées par le mâle. Elle les dépèce, donne les meilleurs morceaux aux jeunes et garde les plus mauvais pour elle, jusqu’à ce que les jeunes atteignent une quinzaine de jours. Par la suite, ils sont nourris de proies entières, distribuées, soit par la femelle, soit par le mâle. En moyenne, les adultes apportent 2,5 à 3 proies par jeune et par nuit, ce nombre dépendant des conditions météorologiques. En cas de manque de nourriture, le cannibalisme est très rare chez la Chouette hulotte contrairement à l’Effraie.

 

5.7   Développement des jeunes

        Les jeunes ouvrent les yeux à partir du neuvième jour, rejettent leur première pelote vers 10 ou 12 jours (cf Partie IV : Alimentation).

        Ils grandissent rapidement et sont vite obligés de quitter la cavité qui les abrite qui devient trop petite et qui a surtout tendance à se transformer en gourbi nauséabond.

        Le séjour des jeunes dans le nid varie donc de 28 à 35 jours selon le volume de la cavité et le nombre de jeunes qu’elle contient. Leurs plumes ne sont pas suffisamment développées pour leur permettre un envol réussi : ils se perchent à l’entrée de la cavité et tentent de s’envoler et se retrouvent vite sur le sol ; ils freinent leur chute du mieux qu’ils peuvent. Dès qu’ils sont sur le sol, ils se sentent menacés et essayent, en s’aidant de leur bec, de leurs ailes et de leurs serres, de se repercher sur une nouvelle branche. Le jeune peut ainsi rester au sol plusieurs jours. C’est à ce moment que la mortalité est très élevée. Les renards se régalent et les promeneurs, qui espèrent faire un bon geste, les ramènent jusqu’à un centre de soin. Or, les jeunes ne sont pas abandonnés car les parents les nourrissent pendant quatre mois après l’éclosion. Un jeune ainsi récupéré peut parfois être réintroduit dans une autre nichée car, la hulotte ne sachant pas compter, accepte bien un nouveau petit.

Les petits sont encore trop jeunes pour que la mère les laisse seuls

 

Apport d’une proie à la nichée

 

Apport d’une proie à une nichée




Un jeune qui ne sait pas encore voler s’est hissé sur un tronc d’arbre près du nid

 

5.8  Etablissement du territoire

        Les jeunes volent bien à sept ou huit semaines. Le premier mois qui suit leur départ de la cavité, ils se trouvent à 100-150 m du site de reproduction, et le deuxième mois jusqu’à 300m. Ils se dispersent. Cependant, ils dépendent de leurs parents pendant quatre mois. Les jeunes tentent de devenir indépendants : au fur et à mesure qu’ils apprennent à chercher leur nourriture, ils établissent leur territoire. C’est durant cette période que la mortalité est la plus élevée : seuls 20 à 30 % des jeunes atteindront le printemps suivant. En effet, s’ils ne trouvent pas de nouveau territoire  hors du territoire parental, les petits, ne pouvant pas chasser, meurent de faim. Ceci constitue un équilibrage de l’effectif de la population.

        Durant cette période les chouettes hululent pour délimiter leur territoire et indiquer que la place est prise. La Hulotte cherche un endroit dépourvu de congénères ou le cas échéant, rencontre un célibataire de sexe opposé. C’est généralement de cette manière que s’effectue le remplacement des adultes.

Il s’avère que :

-   45 % des Hulottes établissent leur territoire à moins de 10 km de leur lieu de naissance.

-   39 % entre 10 et 50 km

-   9 % entre 50 et 100 km

-   7 % au delà de 100 km.

        Bien entendu, la dispersion est plus importante dans les endroits où la nourriture est plus rare (sud de la Finlande et sud de la Russie).

        La maturité sexuelle de la Hulotte est atteinte dès sa première année. Elle est donc capable de se reproduire l’année qui suit sa naissance. Mais ceci dépend beaucoup des conditions alimentaires : Si la nourriture a été abondante pendant l’hiver, les hulottes se reproduiront l’année qui suit leur naissance. Le cas contraire, elles attendront l’année suivante.


Summary

The Tawny owl is a night bird of prey, sedentary and common. There are eleven under-species distributed over the European, Asian and African continents but only two of them are represented in France.

 

It has a squat body, a voluminous head and its plumage is a light plumage with red and grey spots. There isn’t sexual dimorphism except for the weight.

 

Different methods are used to study this bird, listening and observation, bottom nests analysis, left over preys analysis and “photo-nests”.

 

The Tawny owl has an activity period, focused on the night, it occasionally happens that, when the hunting is fruitless, it hunts during the day, but it’s unusual.

 

It communicates by singing, which according to intonations, the intensities and moments, expresses the animal’s behaviour. Each activity, each emotion corresponds to a special type of singing. So there is an important diversity.

 

The principal functions of these calls are :

        - territory’s demarcation and defence

        - courtship

        - announcement of the arrival of a tawny owl with a prey

        - to keep contact

 

The fledged young have typical calls, each owlet uses its own version. This call helps the parents ensure adequate distribution of food among them.

 

Occasionally, the tawny owl may grow aggressive, notably when the fledged young are in the nest, but it’s scarce.

 

The Tawny owl especially hunts at night and the method which it will use depends on the nature of its prey. It hunts principally on the look out: It waits on a branch, then, it dashes off on the victim. At the moment of impact, it unfolds its wings to cover the prey. Generally, it kills the animal from the claws’ impact, if it Isn’t, the Tawny owl can kill it with a peck at the level of the skull. Another hunting method is to fly near bushes, flapping wings. It can catch birds on branches or steal fledglings in nests too. The Tawny owl has several evoluted characters which give it the possibility to have good hunting technic: good memory, a  hundred eighty degree vision angle without moving its body (its field of vision is very limited, but it compensates by this capacity), remarquable hearing. To hunt, the hearing and the associated dissymmetric organs are necessary, without its two ears, the tawny owl isn’t able to hunt correctly (major localisation mistakes). All these faculties allow diversity in the Tawny owl’s carnivorous diet.

 

When meteorological conditions don’t allow it to hunt its customary preys (Field-voles, Field-mousses, Shrew-mousses, Earthworm, Insects ), it can eat other preys, bigger, such as rats, big birds (Thrushes, Blackbirds, Magpies) and young rabbits. It throws up what it can’t digest as pellets (bones, feathers, teeth, insects carapace).

 

The Tawny owl lives in pair united for a lifetime. It’s monogamous. For the reproduction, it doesn’t made any nest but restores a site which has been abandoned by another animal (old nest of crow, buzzard), or settles in a barn, in a belfry. Meanwhile, its favourite nesting place is a hollow trunk. The coupling occurs in November-December and can continue until the owlets leave the nest. The owl can lay one to nine eggs if the prey quantity is sufficient. Eggs are sit on by the female for about twenty-nine days. The male brings preys to the female. The owlets grow fast and must leave the nest when they are about one month. The parents stop feeding them when they are four months. They establish their territories generally no further than ten kilometres from their parents’ territory.

 

Conclusion

        Globalement, la hulotte est bien représentée en France et souffre beaucoup moins des hivers rigoureux que d’autres espèces proches. Il convient cependant de rester vigilant quand à la raréfaction des sites de nidification qui, à l’heure actuelle, semble la seule menace pesant sur l’espèce.

        Ses principales causes de mortalité sont accidentelles et causées directement ou indirectement par l’homme, par exemple, des collisions avec les voitures ou enfermées dans les bâtiments.
 

Bibliographie

LIVRES

MIKKOLA, H. Tawny owl, Owls of Europe.

Hand Book of the Birds of the World.

DUBOIS, P. Inventaire des oiseaux de France, Ed Nathan.

BAUDVIN, H,  GENOT, J.C., MULLER, Y. Les rapaces nocturnes - Ed Sang de la terre, 300p.

BAUDVIN, H. Centre d’Etudes Ornithologiques de Bourgogne, Atlas des Oiseaux Hivernants, Société Ornithologique de France.

BAUDVIN, H. Centre d’Etudes Ornithologiques de Bourgogne, Atlas des Oiseaux Nicheurs, Société Ornithologique de France.

TOMBAL, JC. Les oiseaux de la région Nord - Pas-de-Calais : effectifs et distribution des espèces nicheuses sur la période 1985/1995, Groupe Ornithologique Nord.

GERAUDET, P. Extrait d’un ouvrage.

L’univers fascinant des animaux, Sélection du Reader’s Digest.

ABC de la Nature, Sélection du Reader’s Digest, 335p.

La Vie Sauvage au Fil des Saisons, Sélection du Reader’s Digest, 360p.

CONTACTS

Monsieur Serge BOUTINOT, Docteur es Sciences, Ornithologue.

Monsieur Philippe VANARDOIS, Peintre animalier responsable du centre de soins pour rapaces de la Ferme du Héron.

Monsieur Jean LARIVIERE, Fondation Nicolas HULOT.

Monsieur Yvan TARIE, Directeur de Fond, Intervention pour les Rapaces (FIR).

Parc Ornithologique du Marquenterre.

Volerie des aigles de Kintzheim.

SITES INTERNET

http://oiseaulibre.free.fr/Oiseaux/Les%20oiseaux/ChouetteHulotte.html

http://bach.snv.jussieu.fr/RefTax/Noms_verna/Noms_taxin/Nom28.html

http://ecole.verzenay.free.fr/pages/la_chouette_hulotte.htm

http://users.hrnet.fr/~rimbzell/html/foret/oiseaux/hulotte.htm

http://assoc.wanadoo.fr/echel/oiseaux_du_lison/chouette_hulotte.html

http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/strialuc.htm

http://perso.club-internet.fr/jaime/hulotte.htm

http://www.mrw.wallonie.be/dgrne/ong/refuges/stralug.html

http://mrw.wallonie.be/dgrne/ong/refuges/stralu.html

http://ornithos.free.fr/chants.htm

 

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